Archives mensuelles : juin 2022

Les premières tomates arrivent !

Ca y est, on est fin juin et les premières tomates rougissent. Elles seront bientôt sur nos stands !

Retrouvez nous :

  • Tous les samedi de 11h à 13h à la MJC des Trois Maisons à NANCY
  • Un samedi sur deux dès le 9 juillet de 10h30 à 12h à Là Qu’on Vive à COMMERCY

On espère à très vite !

Les Semeuses

Reprendre la Terre aux machines – l’Atelier Paysan

Ca y est la troisième saison est lancée et pour accompagner votre été nous vous proposons la lecture du livre « Reprendre la terre aux machines » de l’Atelier Paysan.

L’Atelier Paysan ? Quesako ?

L’Atelier Paysan c’est une coopérative dans laquelle des formateurices accompagnent les agriculteurices dans la conception et la fabrication de machines et de bâtiments adaptés à une agriculture paysanne. L’idée géniale de cette coopérative est de rendre réappropriables les outils de travail des fermes, en retrouvant collectivement une autonomie par l’apprentissage et la transmission des savoirs et des savoir-faire.

Ces outils sont donc réparables par leurs propriétaires, reproductibles, leurs plans sont en accès libre, et construits avec des matériaux simples et facilement trouvables.

Au sein des Semeuses par exemple, nous construisons deux outils de travail superficiel du sol selon leurs plans : le cultibutte (terminé, en photo) et le vibroplanche.

Les formations données par l’Atelier Paysan et l’autoconstruction à la ferme permettent de décompléxer, sur leurs capacités techniques, les personnes qui n’auraient pas appris le travail du métal, le bricolage et la lecture de plans, quel que soit leur genre ou leur formation!

Nous avons aussi commencé à construire d’autres outils par nous-même : un transpalette attelé au tracteur pour récolter les courges par exemple.

Il s’agit d’outils adaptés à nos pratiques paysannes, qui, soit n’existent pas dans le commerce, soit qui ne correspondent pas à nos dimensions de maraîchage diversifié  (travail planche par planche) ou encore qui sont bien trop coûteux à l’achat. Nous gagnons donc en autonomie et confirmons que l’innovation paysanne se passe sur les fermes plutôt que dans l’industrie. Nous adaptons les outils à notre système et non l’inverse.

L’atelier Paysan se place dans la lignée des contestations contre le sur-machinisme qui répond aux demandes de gigantisme des technocrates industriels. Ainsi, les outils fabriqués par l’Atelier Paysan permettent aussi de lutter contre l’endettement que subissent toustes les agriculteurices.

Reprendre la terre aux machines :

Attention, si plusieurs d’entre nous on lu ce livre, ce n’est pas encore le cas de l’ensemble de notre groupe. Il s’agit donc ici, du point de vue de seulement l’une d’entre nous.

Le livre s’articule autour d’une des questions les moins fréquemment abordées : Quel impact « la technique/ la technologie » a sur nos organisations sociales ?

Et elleux de répondre que la technique est toujours envisagée comme quelque chose de neutre et qui est forcément positif – comme la Science soit dit en passant. Alors qu’elle a un pouvoir transformateur du monde loin d’être négligeable !

Au travers des différents chapitres, les auteurices parlent de la dépossession dans leur métier, leurs choix et leurs façons de faire, qu’entraine le recours quasi obligatoire à des techniques industrielles.

Ielles critiquent les logiques de mécanisation à outrance et de modernisation, à l’œuvre dans bien d’autres métiers, qui homogénéisent les pratiques agricoles depuis les années 50.

Quelques exemples de résistance sont aussi donnés, comme celui de Jérôme Laronze, pour illustrer comment celleux qui s’opposent à ces trajectoires historiques se font broyer (par l’Etat, l’Union Européenne, la concurrence internationale…).

Les auteurices dénoncent tous les actes de contrôles, de surveillance – permis notamment par les technologies déployées – et de méfiance que les paysan.nes subissent.

Ces derniers alourdissent et transforment, pas après pas, le métier qu’ielles exercent, pour ne faire d’elleux plus que des « exploitant.e.s agricoles » et non plus des paysan.nes maîtres de leurs choix dans leur métier.

Le livre reflète bien le dilemme dans lequel les agri d’hier et d’aujourd’hui se retrouvent : à la fois contraint.e.s à la modernisation et accusé.e.s des tords qui en découlent.

Les auteur.e.s désignent du doigt tous ces méfaits, malheureusement, sans dénoncer trop clairement, sans doute en raison de la diversité politique des auteurices qui se ressent à la lecture, les responsables de la mise en place organisée de ce saccage de la paysannerie : l’État via ses orientations de production (notamment avec la PAC ) et la société capitaliste industrielle.

L’on peut regretter que ce livre ne regroupe pas, bien qu’il les identifie, dans une seule et même culture, toutes les logiques et les valeurs qui forment la société capitaliste industrielle.

En n’identifiant pas une culture large porteuse de ces valeurs (expansion, croissance, productivisme)  on risque de ne pas voir que c’est celle la même qui nous opprime, quelque soit notre métier, notre race, notre classe ou notre genre…. Bien au-delà des ravages qu’elle a causé à l’agriculture…

https://www.latelierpaysan.org/