Pas un hectare de plus !

Ci dessous vous retrouverez un communiqué de notre collectif de maraîchage contre la procédure d’expropriation que l’ANDRA met en place contre 330 personnes qui vivent là où ils aimeraient construire CIGEO.

Pas un hectare de plus !

Les Semeuses, mai 2024

Les constructeurs en herbe de la plus grande poubelle nucléaire jamais imaginée et que la France veut implanter en Meuse et en Haute-Marne augmentent la pression et veulent exproprier 550 parcelles ! Parmi celles-ci se trouve une partie importante des 3,4 hectares actuellement cultivés par notre collectif de maraîchage – un bon tiers de nos surfaces.
En tout, plus de 300 propriétaires ont recu des notifications annoncant ce nouveau forcing de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA). Face à cette menace existentielle de notre activité de maraîchage écologique, nous tenons à prendre position, pour contribuer au débat public depuis la base, parmi toutes les personnes opposées à la dévastation de la région.

Depuis plus de 25 ans, l’ANDRA et ses négociateurs de foncier, ont arrosé communes et habitant.e.s du secteur, sans arriver à étouffer l’expression des réticences au projet de décharge nucléaire CIGEO. Des procédures de remembrement, des échanges « amiables » de parcelles, des pressions diverses, l’organisation de la discorde entre les habitant.e.s et l’acquisition de centaines d’hectares témoignent de la volonté des porteurs du projet CIGEO, d’avancer dans leurs travaux, bien avant qu’une autorisation de création (DAC) soit actée.
Jusqu’à la mi-avril 2024, la phase d’enquête parcellaire était censée démontrer la bonne foi des nucléocrates pour légaliser l’accaparement massif industriel des terres et des forêts du coin. Comme d’autres procédures similaires, il s’agissait de passer une pommade démocratique sur des enjeux existentiels pour les populations rurales. Ainsi le résultat fixé à l’avance a été, comme lors de la dite « déclaration d’utilité publique » (DUP), une nouvelle déclaration des commissaires enquêteurs « indépendants » de l’ordre « tout le monde est d’accord, avancez donc, la critique n’existe pas ».

Mais l’opposition s’organise, et certaines communes, comme celle de Mandres-en-Barrois, ont renouvelé leur critique du cheval de Troie « Laboratoire », en refusant unanimement de céder leurs terrains en surface comme en « tréfonds ». De nombreuses exploitations, associations riveraines et collectifs ont annoncé ne pas vouloir céder aux pressions et se défendre contre l’avancée en force de l’ANDRA. Nous continuerons de nous organiser contre la poubelle nucléaire et pour la défense du vivant, aux côtés de celles et ceux qui pensent que le sud meusien et le nord de la Haute-Marne méritent mieux que ça !

Avec cette enquête préalable à la déclaration de cessibilité des parcelles nécessaires pour réaliser la première tranche du centre de stockage CIGEO, l’ANDRA annonce la couleur : en cas de collaboration, une compensation est envisageable. Celles et ceux qui ne se laissent pas acheter maintenant seront tout simplement http://expropri.xn--9ca.es/ puis http://xn--expuls-gva.es/ de leurs terres. Toutes les questions techniques, sur la possibilité de financer ce projet monstrueux, sur les dégâts environnementaux, notamment sur l’eau si précieuse, et celles sur la sécurité d’une telle infrastructure, sont balayées depuis des années.

Nous n’avons aucune confiance dans une institution dont le coeur d’activité reste la communication pour apaiser le peuple et inventer un discours de « nucléaire écologique ». Prennons juste quelques exemples que les intéressés du nucléaire dénient pour continuer d’enfumer la population: des exploitations d’uranium et décharges toxiques actuellement innondées en Russie et en Allemagne, des centrales délabrées comme Cattenom ou Tricastin, des projections inconstructibles comme l’EPR de Flamanville, des mines abandonnées des Vosges à la Côte d’Azur, des exploitations aux mains d’intégristes dans d’anciennes colonies, des essais nucléaires du Sahara à la Polynésie, des plages et vignobles irradiées à Narbonne où à Marcoule, aux terres incultivables à Fukushima, en Ukraine et en Normandie. C’est en faisant abstraction des faces cachées du nucléaire que l’État continue de nous vendre un produit cher et dangereux. Ces formats « participatifs » ne changeront jamais sa détermination de s’accaparer ce qu’il voudra dans l’« intérêt public ».

Cette fausse transparence et la capitalisation généralisée du vivant au profit d’une industrie mortelle doit cesser et un revirement complet de la politique rurale, agricole et énergétique est existentielle pour les générations futures et les paysans et paysannes, ici et ailleurs. Déjà sans l’ANDRA, la possibilité de s’installer et de bâtir des exploitations aux cycles économiques et écologiques vertueux est difficile. L’inaccessibilité des moyens de production et le déni démocratique dans tous les domaines techniques profite toujours aux mêmes. Ce qui se passe dans les chambres d’agriculture, dans certains bureaux de la SAFER et dans les valises des nucléocrates est digne d’un polar sur la Cosa Nostra, plus que d’une procédure démocratique. Nous devons créer des perspectives durables et investir (dans) les campagnes – autrement. On est convaincue.s qu’il faut œuvrer pour rendre les terres accessibles aux paysans et paysannes au lieu de faire le forcing pour l’agrandissement des fermes et l’industrialisation de toute production. Il s’agit d’investir dans la recherche et la formation, au lieu de s’entêter à donner suite à des modèles à bout de souffle, tant dans le domaine de la gestion de l’énergie et de ces déchets, que dans celui des métiers du vivant.

Nous nous trouvons dans la cinquième saison d’une aventure paysanne et antinucléaire, regroupant des gens d’ici et d’ailleurs, et ayant pour but de contribuer à une autonomisation alimentaire et matérielle dans ces contrées. Nous bâtissons des rapports solidaires avec d’autres fermes et lieux collectifs en lutte, comme notamment la gare de Luméville à quelques kilomètres de nos champs, également menacée d’expropriation. Notre projet, de fait en opposition à la dévastation qui serait engendrée par le projet de poubelle nucléaire, s’inscrit dans une démarche coopérative et solidaire, pour contribuer à une dynamisation et une vie désirable ici et maintenant. Elle contribue à bâtir de l’espoir dans une région délaissée, sinon instrumentalisée et dévastée, par les pouvoirs centraux européens, depuis plus de deux siècles.

La réalisation de CIGEO serait synonyme de l’effacement de toute une contrée pleine de potentiel autre que celui de devenir la décharge toxique numéro 1 en Europe. En vue de la possible perte des champs que nous cultivons, nous appelons à continuer et à renforcer la mobilisation contre la société industrielle, la relance du nucléaire et le projet CIGEO. Nous défendrons le vivant en face de leurs désirs de bétonisation et de destruction massive – avec vous. Pour de vraies coopératives et une ruralité solidaire, écologique et autonomiste.

Bâtissons la commune du Barrois !
Stoppons CIGEO, labourrons l’ANDRA ! Pas un hectare de plus !

Communiqué du collectif « Les Semeuses », mai 2024

https://bureburebure.info/pas-un-hectare-de-plus/

Reprise des paniers de légumes

Comme depuis 3 ans, on propose un abonnement à des paniers de légumes hebdomadaires sur Nancy, Commercy, Treveray et Mandres-en-Barrois.
Pour participer, il faut s’inscrire, et c’est facile, il suffit de venir à l’une des soirées infos prévues et annoncées sur l’image ou d’envoyer un mail aux Semeuses 🤩

Notre mail : lessemeuses[at]riseup.net

Paniers de légumes livrés les vendredi :
A Nancy :
🥦 Local UL CGT 17 rue Drouin NANCY. Permanence pour récupérer son panier tous les vendredi entre 18h30 et 21h (Permanence possible aussi le samedi matin avant 12h).
🥦 MJC Desforges 27 rue de la République NANCY. Permanence tous les vendredi entre 18h30 et 20h30.
🥦EHPAD l’Oseraie 27 rue de Maréville LAXOU. Permanence tous les vendredi entre 18h30 et 21h  (Permanence possible aussi le samedi toute la journée).

🥦Au complexe sportif Léo Lagrange, 16 rue de l’Orne, MAXEVILLE. Permanence les vendredi soirs et les samedi toute la journée

A Commercy :
🫑 Là Qu’on Vive 17 rue de la Paroisse. Permanence tous les samedi entre 10h et 12h.

A Treveray :
🧄 Bar des Trois Vallées 14 rue Général Leclerc. Permanence tous les vendredi dès 19h.

A Mandres-en-Barrois :
🧅 L’Augustine, 2 rue de Vinelle. Permanence tous les vendredi après midi.

Pour s’inscrire ou se ré-abonner, le mieux est de venir nous rencontrer à l’une de nos soirées infos.
Ces soirées permettent de vous donner plein d’infos sur nous, sur comment ça marche pour avoir un panier, combien ça coûte, comment on voit l’avenir pour notre collectif, qu’est-ce qu’il se passe à Bure au niveau des expropriations, et plein d’autres infos.
La liste des dates de nos soirées infos estsur l’affiche en dessous.
Les infos principales sur les paniers sont là :

Légumes frais, variés et cultivés en agroécologie.
Livraison de paniers de légumes tous les vendredi
Entre début mai 2024 et fin décembre 2024

Panier entier ou demi panier à partager.
Engagement à l’année avec panier test possible.
Paniers à prix libre avec prix indicatif
20 euros par semaine.

L’association les Semeuses est un collectif de maraîchage
ancré en Meuse pour s’opposer au projet
de poubelle nucléaire à Bure,
s’opposer à l’artificialisation des terres par le travail paysan
et agir sur la biodiversité attaquée par l’agro-industrie.

Opposons-nous aux expropriations ! CIGEO : jamais !

Suite à l’article de décembre sur l’avancée de CIGEO, voici les nouvelles sur la phase d’expropriation lancée par l’ANDRA :

Début mars, de nombreux.ses habitant.es et riverain.es du chantier CIGEO ont reçu des courriers concernant l’« enquête préalable à la déclaration de cessibilité des parcelles nécessaires à la réalisation de la première tranche du centre de stockage CIGEO ». En gros, l’ANDRA appuie sur l’accélérateur pour accaparer des surfaces agricoles et d’habitation sur le tracé de la voie de chemin de fer entre Bure et Gondrecourt et pour s’emparer des tréfonds (sous-sol) nécessaires pour le stockage des déchets en souterrain.

À ce jour, il manquerait à l’ANDRA plus de 100 hectares de terres agricoles, de routes et chemins ainsi que l‘ancienne gare de Luméville-Chassey. En effet, la route ferroviaire en devenir est une des priorités dans la maîtrise du calendrier de l’avancée des travaux. Bien que l’arrivée des déchets n’est pas prévue avant 2035-2040, cette voie ferrée devrait d’abord servir à acheminer les matériaux nécessaires au chantier CIGEO et inversement à en évacuer d’autres.

Nous nous y opposerons par tous les moyens !

document de l’ANDRA dans le dossier d’enquête parcellaire

Pour rappel, la procédure d’expropriation qui concerne de nombreux terrains pourrait se dérouler au cours de 2024-2025 ; et comprendra de nombreuses étapes. Nous ne sommes qu’au début de cette nouvelle bataille.

La phase d’enquête parcellaire a commencé. Elle comprend les éventuelles négociations avec les propriétaires menacés d’expropriation, ainsi que des permanences publiques dans huit communes concernées par l’accaparement de ces terres, du 18 mars au 12 avril prochain. En réponse, des réunions publiques à destination des propriétaires et paysan.nes concerné.es sont dores et déjà prévues les 15 et 20 mars, afin de faire face collectivement aux expropriations et au projet CIGEO.

Au-delà de terrains et projets opposants que nous savions menacés (ancienne Gare de Luméville-Chassey, une partie du champ des Semeuses,..), le désir d’accaparement dépasse pour beaucoup ce qui était imaginable. Une défense juridique érigera nos premières barricades… cela dit, nous ne voulons pas attendre que les moyens légaux de résistance à l’expropriation soient épuisés pour devenir des acteur.ices actif.ves contre cette nouvelle phase lancée par l’ANDRA.

Les travaux à venir et les expropriations menaçantes verront le spectacle d’une opposition farouche et nous comptons sur vous pour faire comprendre aux défenseurs de l’État nucléaire qu’on les déteste, ici et ailleurs. Nous appelons tous.tes les ami.es du mouvement antinucléaire à suivre intensément les évolutions aux alentours de Bure et dans notre mouvement.

Il se peut que dans les mois à venir, nous ayons besoin d’un maximum de vos soutiens pour nous opposer conséquemment à l’avancée du projet de poubelle nucléaire.

Rejoignez-nous pendant les rencontres printanières anti-nucléaires et anti-autoritaires du 17 au 23 avril 2024 ainsi qu’aux nombreuses rencontres et mobilisations qui auront lieu au cours de l’année !

Stoppons CIGEO, enterrons l’ANDRA !

bureburebure.info

[réunion publique] Bure : face à la menace d’expropriations, on s’organise !

  • paru sur bureburebure.info
  • Date: 20 mars 2024 à 20h00 – 22h00

Communiqué de la coordination stop cigéo du 6 mars.

Le groupe foncier juridique des opposant-es invite à une réunion d’information et de mobilisation le 20 mars à 20h à la salle des fêtes de Mandres-en-Barrois.

Nous y sommes ! Depuis début 2024, l’Andra diffusait des informations au compte-goutte et laissait entendre que le lancement de la procédure d’expropriation des terrains en surface et des tréfonds (les sous-sols en profondeur) lui manquant pour le projet Cigéo était imminent. C’est chose faite : nous venons d’apprendre, à l’instar des propriétaires (habitant-es et paysan-nes) directement concerné-es, que l’enquête parcellaire débuterait le 18 mars prochain pour s’achever le 12 avril. Même si cette procédure est légale et face aux stratégies développées par l’Andra pour passer une fois de plus en force, le groupe foncier juridique créé par des opposant.es de la Coordination Stop Cigéo se propose de partager des informations et de s’organiser collectivement.

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Le procès sur l’éboulement mortel au labo de Bure en janvier 2016 a eu lieu. Sur bureburebure.info

Sur le site bureburebure.info ont peut trouver les dernières info concernant le projet de méga poubelle CIGEO mais aussi l’actu du nucléaire national et international, n’hesiter pas à aller jeter un oeil 🙂

BUREBUREBURE.INFO

Dans les derniers articles publiés :

Le procès sur l’éboulement mortel au labo de Bure en janvier 2016 a eu lieu.

En début de semaine, s’est tenu au tribunal correctionnel de Bar-le-Duc, près de huit ans après les faits, le procès concernant l’effondrement d’une galerie du labo de Bure, le 26 janvier 2016, tuant un conducteur d’engin et blessant un autre ouvrier. Y étaient convoqués des représentants d’Eiffage, employeur pour cette mission, et Antéa France, maître d’oeuvre.

En 2016, le chantier employait 400 personnes, dont 160 agents de l’Andra et 240 salarié.es d’entreprises prestataires. Ce jour du 26 janvier, les deux techniciens de la société Eiffage étaient affairés à une opération de boulonnage quand le front de taille s’est effondré. Plusieurs mètres cubes de roche se sont soudainement abattus sur eux. Les avocat.es des deux entreprises ont plaidé d’une même ligne de défense ne pas comprendre les causes de l’accident – ce qui, disons-le, n’est pas très rassurant pour CIGEO, si à ce stade ils ne savent pas ce qu’ils font… Pour le ministère public, s’il y a eu accident, c’est bien parce qu’il y a eu manquement au niveau de la sécurisation du chantier. Par exemple, ne pas utiliser de boulons de 6 mètres comme c’était pourtant autorisé, mais avoir recours à ceux de 12 mètres. Autre faute mise en avant par des rapports d’experts : le béton projeté qui n’a pas été appliqué assez rapidement, laissant le front de taille à nu. Le procureur requiert 30 000€ d’amende pour chaque entreprise. Le délibéré aura lieu le 4 avril prochain.

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Festival ENERGIK à Gondrecourt le 16 mars !

L’association anti-CIGEO les Voisins Vigilants de Gondrecourt organise un festival tout public le 16 mars à partir de 10h. N’hesitez pas à venir, on sera sur place 🙂

https://www.facebook.com/events/3620786311543562/?ref=newsfeed

Peut être un dessin de éclair et texte qui dit ’ENERGIK’

Pour les 15 ans de notre association « Habitants Vigilants » nous vous proposons :

•Buvette pour vous désaltérer à partir de 14H (Alcool/Sans Alcool)

•Exposition Autos/Motos/Tracteurs.
•Marché du terroir et des créateurs.
•Atelier d’écriture (Slam)
•Jeux pour enfants
•A partir de 16h , 6 concerts exceptionnels Tarifs: 15€ et gratuit -12ans
•Restauration sur place

Semis, semis, semis !

C’est la reprise !

Début février, nous avons nettoyer la grange et la serre à semis pour commencer à planter des la semaine 6 (du 5 au 12 février).

Pour commencer nous avons construit une nouvelle table à hauteur et ralonger la pépinière (petite serre avec deux tables chauffantes.)

Puis semé, semé, semé

– des brassicacées : broccoli, choux fleur, choux rave, salades asiatiques…

– des solanacées : tomates, aubergines, poivrons, piments

– des chenopodes : blettes

– des Aliacées : poireaux

Et voilà de nombreuses cultures bien lancées !

 

Semaine 6 (S6) construction d’une table à semis.

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Première édition des Rencontres paysannes et rurales: la lutte s’enracine à Bure!

Ces rencontres se sont déroulées du 26 août au 3 septembre le long du champ des Semeuses. Nous nous sommes impliqué.es dans l’organisation de cet évènement inédit, tant sur le contenu des discussions que des assiettes! C’était un sacré défi mais on est drôlement content.es! Voici le communiqué publié juste après les rencontres. Plus d´ infos sur lpr-camp.org et une galerie de photos ici!

Même s’il est bien trop tôt pour faire un bilan des Rencontres que nous venons de vivre, voici en quelques mots un résumé d’une partie de l’équipe d’organisateurices, à ce jour épuisées, joyeuses et enthousiastes. Plus de 1.000 personnes ont participé en cette fin d’été aux dix jours des luttes paysannes et rurales (LPR) qui viennent de s’achever, près de Bure, le 3 septembre. Avec plus de 150 ateliers, tables rondes, conférences, des projections, des spectacles, des pièces de théâtre et des concerts, l’évènement a été un succès grandiose et un point fort de la bataille antinucléaire en France cette année. Avec une forte participation internationale, facilitée par le collectif de traduction italo-catalan Coati, nous avons pu ouvrir nos esprits et débattre des nuits durant, pour enrichir nos idées et projections pour une paysannerie d’avenir.

L’objectif de décloisonnement des luttes s’est reflété dans l’importante diversité d’âges, d’horizons et d’origine sociale des participant·es. Nous avons pu discuter entre éleveur·euses et antispécistes, des différentes approches de l’agronomie, des modèles économiques et sociaux très divers et des méthodes de nos luttes, à la campagne et en ville. Nous avons également renforcé nos positionnements contre la relance du nucléaire et pour des perspectives d’avenir désirables dans nos territoires. Nous en sortons enrichies et repartons plein·es d’espoir pour que nouveaux réseaux et groupes de travail continuent de bâtir un mouvement paysan, écologiste et révolutionnaire, en Europe et haut-delà.

Si les Rencontres ont été majoritairement portées par des personnes de France et d’Europe de l’ouest, la délégation internationale a constitué l’un des points forts de ces dix jours. Avec des intervenantes venant de Palestine, du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des Amériques, les débats ont pris un tournant internationaliste marqué par une solidarité palpable pour toustes. Que ce soit sur les questions de foncier ou d’extractivisme, le changement climatique, les enjeux d’antiracisme, d’anticolonialisme, de féminisme et de lutte des classes, cette largeur de perspectives nous a toustes éblouies. Sans pouvoir énumérer toutes les thématiques abordées, nous souhaitons soulever le travail fait sur les luttes des travailleureuses détachées et de l’exploitation des migrantes par l’industrie agricole. Cette injustice portée par les destructeurices du vivant devra s’attendre à une forte opposition par le bas, comme l’ont notamment soulignées les femmes de Huelva (Andalousie) ou encore les collectifs A4 ou le Codetras.
Durant ces dix jours, nous avons également vécu un feu d’artifice de soin, d’écoute et de respect mutuel – aucun incident majeur nous est parvenu pour l’instant et nous nous en réjouissons fortement. Cinq collectifs de cantines de France et d’ailleurs ainsi que cinq fermes de la région et une équipe de boulange ont œuvré chaque jour au bien-être de nos papilles. En prime, les tartines et flamm des Ami·es de la Conf’, les crêpes des ACAB et la Friterie du progrès ont diversifié les repas quotidiens. Côté presse, les échos ont été globalement positifs – pour ce qui est de nos médias autonomes, nous espérons vos retours et contributions sous différentes formes. D’ores et déjà, des fanzines et podcasts et émissions de radio (réalisées par la Radio Zinzine et Radio Dreyeckland sur le Camp) vont etre rajouter sur le site des LPR. Envoyez vos contributions à presse@lpr-camp.org.

Les Rencontres se sont terminées avec une manifestation bruyante, joyeuse et festive, qui a pu souligner la nécessité de s’opposer au projet Cigéo et de le faire de manière transnationale. Tout s’est déroulé sans incidents majeurs, malgré une pression policière (internationale) et de surveillance constante. Les moyens de surveillance déployés et l’infiltration de la manifestation par des policiers déguisés en « black bloc » ont mené à des réactions logiques de confrontation mesurée. Si nous doutions de la bonne foi des autorités, les contrôles, harcèlements et quelques arrestations temporaires nous ont démontré que la coopération légaliste (déclaration du camp et de la manifestation, entre autre) dont nous avions décidée en amont est à questionner. Si nous n’avons pas réussi à désarmer le laboratoire de Bure-Saudron, où l’ANDRA veut enfouir les déchets les plus dangereux produits par l’Etat nucléocrate français, nous avons tout de même œuvré à démasquer ses failles innombrables et soudé de nouvelles alliances antinucléaires.

Un grand merci va à tous les groupes, collectifs et aux structures qui se sont engagées en amont et durant le campement. À l’heure où nous écrivons, le démontage avance à grands pas et les logisticien·nes – la sueur au front –  rangent, barnums, toilettes et chapiteaux. Une incroyable aventure s’achève mais la lutte continue. On espère que toustes rentrent bien chez elleux et qu’ensemble nous saurons donner suite à un camp qui restera dans les mémoires comme ayant renforcé nos luttes et nos désirs de bâtir un monde meilleur contre la grisaille et les guerres du système néolibéral, patriarcal et écocide.

Si vous avez des contributions pour nos débriefs et analyses : cr@lpr-camp.org

Déjà certaines d’entre nous rêvent d’une nouvelle édition des LPR et un travail de fond est en cours, pour célébrer bientôt les 500 ans des révoltes paysannes, qui avaient boulversé les pouvoirs centraux – et le feront à nouveau.

Agir local et penser global !
L’avenir sera paysan ou le vivant foutra le camp !
CIGEO ne se fera jamais, ANDRA dégage, la lutte est fertile !

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Reprise de terres en Meuse/Haute-Marne! Notre appel à faire tourner

Nous sommes un collectif de maraîchage de huit personnes en installation sur un peu plus de 3 hectares de terre à Cirfontaines-en-Ornois depuis 2020. Nous avons pour objectif de développer une paysannerie cooperative et durable et de sécuriser des terres en opposition au projet d’enfouissement de déchets nucléaires CIGEO que l’Etat projette à Bure. Les valeurs qui nous habitent et qui nous paraissent centrales pour continuer de bâtir cette coopérative sont celles de pratiques écologiques diversifiées qui respectent les équilibres et les cycles environnementaux.

Il nous semble important de construire des structures solidaires et qui rémunèrent les travailleurs et travailleuses de la terre en développant des conditions de travail dignes. Nous tendons à une distribution de la production pensée pour répondre à des besoins locaux, afin d’ameliorer la vie dans le territoire et regagner l’autonomie qui nous est soustraite par un système gestionnaire et hyperproductiviste.

– Objectifs

Nous voulons trouver des personnes qui viennent s’installer dans les environs et plus particulièrement sur la ferme de Jean-Pierre Simon pour intégrer cette coopérative agricole paysanne en construction. Le but est de penser la coopération de différentes activités agricoles interdépendantes tout en bâtissant une autonomie propre à chaque atelier. Le temps presse, car la transmission des terres en question est pour MAINTENANT.

– Critères

Nous avons besoin de personnes formées, expérimentées si possible et qui veulent s’engager sur le long terme pour une agriculture désirable en Meuse/Haute-Marne. Une projection économique et un dossier solide par rapport aux exigences des administrations et commissions est essentielle, d’autant plus que la pression sur le foncier convoité par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs ANDRA est massive.

On souhaiterait touver une ou des personnes qui se projette.nt dans une coopérative agricole pleinement diversifiée. Celle-ci inclurait si possible une dimension de formation et d’aprentissage et se fera nécessairement en collaboration avec les autres paysan.nes et habitant.es du territoire.

Viens compléter nos initiatives de maraîchage, d’apiculture, d‘élevage et de boulange existants avec tes envies, tes compétences et toute ta motivation.

Si tu te retrouves dans ces visions et que ces critères te parlent, remplis le formulaire ci-joint ou ci-dessous et viens nous rencontrer!

Contact: lessemeuses(a)riseup.net

Formulaire « Installez-vous! »

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Des nouvelles de notre ami Loïc

Le 27 juillet nous étions nombreuses à aller au procès de notre ami Loïc à Niort.

L’audience était vraiment désagréable notamment parce qu’elle a duré 7h et à cause d’une confusion des genres entre la proc et le juge qui semblaient inverser leur rôles au cours de l’audience.. Un bon exemple du manque d’indépendance de la justice vis à vis des ordres de l’Etat. Loïc est un accusé politique..

Loïc a été condamné à un an de prison ferme aménageable en bracelet électronique pour la même période.

Le 25 août prochain il passera devant un juge d’application des peines et nous aurons donc plus d’informations sur les conditions de réalisation de cette peine.

Merci à tous et toutes pour vos messages de soutien et d’encouragement pendant sa période d’incarcération, on est quand même bien soulagées qu’il soit sorti !